L'actualité de la crise : LA DÉCEPTION QUI S'ANNONCE, par François Leclerc

Billet invité.

Le débat à propos des modalités de l’intervention de la BCE enfle au fur et à mesure que s’approche la date de la réunion de ses gouverneurs du 6 septembre prochain. C’est en Allemagne qu’il prend tout son relief, suscitant dans la presse des oppositions à toute relance en grand des achats obligataires, qui s’appuient sur les arguments doctrinaires habituels, notamment le risque de voir mise en cause l’indépendance de la banque centrale en raison de son implication dans le sauvetage des États.

Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, n’a pas manqué de renouveler ses objections car « une telle politique est pour moi proche d’un financement des États par la planche à billets » (on remarquera le « proche » ), s’abritant tel un prétexte derrière le principe que « en démocratie, ce devraient être les parlements et non les banques centrales qui décident d’une telle mutualisation des risques » (ce en quoi il ne peut pas lui être donné tort !). « Il ne faut pas sous-estimer le danger que le financement par les banques centrales peut rendre accro, comme une drogue », a-t-il commenté dans son interview au Spiegel.

Nouveauté, Mario Draghi est attaqué personnellement, le secrétaire général du CSU, Alexander Dobrindt, le traitant tout simplement de « faussaire » dans Bild am Sonntag. Du sein de la BCE, les échos assourdis de vives discussions nous parviennent, qui portent sur des considérations plus techniques (va-t-on utiliser des seuils de taux ou des spreads pour déclencher les achats, ou bien des fourchettes ?) non sans fortes implications sur le résultat qui pourrait être attendu du programme retenu.

Car s’il fait peu de doute que celui-ci verra le jour, ses modalités peuvent en faire un outil provisoire et limité de stabilisation du marché obligataire ou aboutir, bien dans le style des autorités européennes, à un nouveau pet dans l’eau. Tout peut se résumer, une nouvelle fois, à une opposition entre gouverneurs du Nord et du Sud, les premiers voulant que le programme s’en tienne à des interventions d’urgence quand le lait menace de déborder et les seconds souhaitant des achats massifs calmant le jeu sans attendre le dernier moment.

Tout aussi technique, un autre débat agite le milieu des analystes financiers et concerne l’abandon de la « seniorité », cette disposition qui accorde à la BCE une priorité de remboursement sur les autres créanciers d’un État, lorsqu’elle détient ses obligations. Mario Draghi a déjà proposé l’abandon de cette disposition, afin d’inciter les investisseurs à acheter des obligations d’un pays soutenu par la BCE sans avoir la crainte d’être relégué au second plan quand viendra le moment d’être remboursé. Mais la confiance ne règne pas : la BCE ne risque-t-elle pas de revenir au moment crucial sur ce qu’elle a concédé ?

Analysant en profondeur les mécanismes qui pourraient être activés, les analystes de la banque Nomura ont par ailleurs manifesté leur scepticisme à propos des effets d’achats obligataires de la BCE dans le cadre de son nouveau programme, disséquant le cas espagnol pour montrer comment les banques du pays – dans ce cas seuls investisseurs probablement avec des institutions sur le marché de la dette de leur pays – seraient freinées par leur disponibilités en collatéral. Selon ces analystes, il en résulterait au mieux un allongement de la maturité moyenne de la dette espagnole, sans grand effet sur le volume de titres détenus, contrariant l’effet recherché. La BCE serait donc condamnée à poursuivre ce qu’elle a engagé et à faire rouler sa créance sans que des investisseurs privés ne prennent le relais.

C’est dans ce contexte qu’Angela Merkel a très politiquement relancé le débat sur le renforcement du traité budgétaire en proposant la signature d’une convention qui préluderait, comme cela a été le cas pour le traité de Lisbonne, à l’adoption d’un nouveau traité européen. L’une des idées avancées serait d’attribuer à la Cour de justice européenne des pouvoirs étendus en matière de surveillance budgétaire afin qu’elle puisse infliger des pénalités financières en cas de non respect des règles de déficit.

Cela sonne comme un gage donné à Jens Weidmann, à qui la chancelière a donné un coup de chapeau public, augurant d’une décision de la BCE a minima, qu’elle soutient et à laquelle il pourrait se rallier afin de ne pas poursuivre le cycle de démissions de la BCE entamé par ses prédécesseurs allemands. A quoi tiennent – ou ne tiennent pas – les choses !

L’attention va dans l’immédiat se porter sur la rencontre annuelle des banques centrales mondiales à Jackson Hole (Wyoming) en cette fin de semaine, où Ben Bernanke va faire un discours de rentrée très attendu. Annonciateur de nouvelles mesures, le communiqué du dernier Comité de politique monétaire de la Fed du 31 juillet et 1er août précisait que « bon nombre de dirigeants [de la Fed] ont estimé qu’un nouvel assouplissement monétaire pourrait être justifié sous peu, à moins que les renseignements reçus n’indiquent un renforcement appréciable et durable de la reprise économique ». Mario Draghi bénéficiera-t-il à cette occasion d’un soutien public à sa politique, lui permettant de repousser les limites que l’on cherche à lui imposer ? A quoi les choses tiennent, ou ne tiennent pas !

C’est bien ce que doivent se dire les autorités italiennes, qui discutent à Rome avec des envoyés du gouvernement finlandais afin d’étudier comment elles pourraient apporter des garanties lors de futures émissions de titres obligataires, par exemple en les adossant à des recettes fiscales à venir ou bien à des propriétés de l’État… Un signe de plus que la BCE risque de décevoir les attentes ?

49 réponses sur “L'actualité de la crise : LA DÉCEPTION QUI S'ANNONCE, par François Leclerc”

  1. Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, n’a pas manqué de renouveler ses objections car « une telle politique est pour moi proche d’un financement des États par la planche à billets » (on remarquera le « proche « ), s’abritant tel un prétexte derrière le principe que « en démocratie, ce devraient être les parlements et non les banques centrales qui décident d’une telle mutualisation des risques » (ce en quoi il ne peut pas lui être donné tort !). « Il ne faut pas sous-estimer le danger que le financement par les banques centrales peut rendre accro, comme une drogue », a-t-il commenté dans son interview au Spiegel.

    Pas grand-chose à redire – comme d’habitude – à ce qui dit Weidmann, le seul ayant encore ses esprits dans la Nef des Fous. Oui, le « proche » est de trop dans sa phrase :

    « une telle politique constitue un financement des États par la planche à billets »

    1. Oui exactement, en voilà un au moins qui fait tous les bons constats, laissant les gouvernements tétanisés devant le choix qui s’impose:
      – l’euro avec solidarité entre pays pour compenser les écarts de compétitivité
      – retour aux monnaies nationales, ou au moins en plusieurs monnaies avec parités revisitables.
      Mais il faut croire que les politiques ne savent plus quoi inventer pour repousser l’inévitable…

    2. Le « peut » avant « rendre accro » aussi est bien diplomatique, de trop quoi.
      « le financement par les banques centrales rend accro, comme une drogue. »

    3. Paul Jorion
      Weidmann lutte contre le « courttermisme » . Il a raison. Si l’on laisserait faire Draghi, le spectre de l’inflation ne serait pas loin, par conséquent l’épargne diminuerait, il y aurait moins d’investitions…..et ainsi de suite.

    4. Je suis toujours étonné de voir toute une partie des gens de gauche ( ceux qui sont les plus sincères) se battre en permanence sur le terrain du capital pour arriver à joindre tout juste les deux bouts. Nous allons nous donner des droits et » papa capital » paiera, et nous seront d’éternels mineurs irresponsables et dans ce cas il est impossible de parler de citoyenneté pleine et entière. On ne peut que parler de sous citoyenneté.Sommes nous à ce point ensorcelés par le sortilège de l’envie et de la cupidité qui nous enferme dans le quotidien et la domesticité. Sommes nous incapables d’imaginer d’autre formes d’échanges qui respectent la liberté, l’égalité et la parité en humanité et non pas la fraternité qui sens d’hypocrisie à plein nez. Allons nous mourir de faim et de maladie uniquement uniquement pour respecter le « code » de la cupidité. Sommes nous bourgeois à ce point? La pire chose qu’il puisse arriver au capitalisme c’est de lui dire: vos turpitudes n’ont plus cours et je crois que ce jour- là les droits de l’homme seront ravalés au rang de papier toilettes. Il vaut mieux être prévenus.

      1. Ouf, ça fait du bien de lire ça… À quoi sert de critiquer à la marge les moyens plus ou moins décevants (?) que se donnent les dirigeants d’un système si pervers et si néfaste à tous points de vue qu’on ne peut que souhaiter qu’il disparaisse tout à fait ? Scruter attentivement les chances de réussite ou d’échec des initiatives venus de l’intérieur du système, c’est lui donner raison, c’est se livrer à lui pieds et poings liés. C’est pleurnicher (pardon pour ce terme un peu dur, mais parfois lire ce blog fait peur) qu’« ils » ne sont pas efficaces (sic), alors que ce qu’il faudrait, c’est tout rebâtir sur d’autres bases – et pour ce faire commencer par réfléchir autrement à cette crise de la Grande Perdition (comme dit l’autre…) et aux moyens d’en sortir.

    5. Il m’a laissé un terrible souvenir le film de Stanley Kramer : « la Nef des fous ».

  2. « s’abritant tel un prétexte derrière le principe que « en démocratie, ce devraient être les parlements et non les banques centrales qui décident d’une telle mutualisation des risques »  »

    Un prétexte !?

    « (ce en quoi il ne peut pas lui être donné tort !).  »

    Ouf, j’ai eu peur …

  3. Mais de quoi parle-t-on à la fin des fins ?

    Tout le système est accro à la dette, irrécouvrable pour une grande part, donc à la planche à billet !
    Ce n’est pas un risque ou une situation « proche de », c’est déjà un réalité himalayenne.

    Il faut appeler un chat un chat !
    Ras-le-bol des contorsions pour ne pas appeler les choses par leur nom !

    On a une montage de dettes qui, interconnectées les unes aux autres et mutualisées (plus exactement diffusées, mélangées, disséminées, bref atomisées) dans des véhicules plus opaques que transparents, fragilisent l’ensemble du système : d’une part par leurs conséquences systémiques mises en évidence de plus en plus fréquemment et provoquant des explosions ici et là, d’autre part par le manque de confiance qu’elles génèrent entre les opérateurs, et enfin par l’accroissement mécanique d’autres dettes qu’elles génèrent.

    STOP ! BASTA ! NIET ! FINITO ! (pour les autres traductions, je suis sec).

    Jubilée, Jubilée, Jubilée !
    Pétition pour un jubilée d’envergure !
    Doublé de réformes radicales pour éviter de reconstituer immédiatement les mêmes effets suivant les mêmes causes.

    1. Tout ce petit monde va encore essayer de gagner du temps soit un an,date de l’élection en Allemagne.De plus l’échéance US sera derrière nous(novembre) et sans doute l’Italie en mars prochain.Donc comme d’hab la poussière sous le tapis, comme l’avait fait Sarkozy avec le LTRO pour espérer une réélection, mais ça n’a pas marché.Après septembre 2013..tous aux abris.

      1. M’est avis que quelque chose va casser avant.
        Pas forcément du côté Finances, mais la question est de quel côté ?

      2. Les élections aux pays bas? les élections américaines ? les élections en chine ? la situation en inde? le fait qu’un américain sur 5 peine à se nourrir ?je pense également cependant qu’ils espèrent atteindre les élections allemandes… mais ça ne va pas être simple. La multiplication des procès et des bonnes nouvelles http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/08/27/forte-hausse-du-nombre-de-demandeurs-d-emploi-en-juillet_1752027_3224.html ne laisse pas entrapercevoir cette échéance…

    2. et bien,
      que les Etats lèvent l’impôt à la hauteur des besoins, impôt progressif, suivant les revenus . . .
      que les Etats n’empruntent pas sur les marchés . . .
      etc.

      1. Ce n’est malheureusement pas possible. L’économie financière représente 12 fois l’économie réelle. En choisissant d’éviter la crise nous avons choisi de sauver la finance.

  4. Car s’il fait peu de doute que celui-ci verra le jour, ses modalités peuvent en faire un outil provisoire et limité de stabilisation du marché obligataire ou aboutir, bien dans le style des autorités européennes, à un nouveau pet dans l’eau.
    Je connaissais le coup d’épée dans l’eau,ma pudeur m’interdisait d’envisager le pet.
    Je dois convenir que la métaphore est riche; son ,image,…

    1. Personnellement, j’ai adoré l’image.

      Mais attention, un pet dans l’eau, ça donne naissance à des bulles !!

  5. La dette fédérale plus légère de 4 milliards d’euros en juillet.

    La dette de l’État fédéral atteignait, fin juillet 2012, 372,197 milliards d’euros, indique le SPF Finances. Ce qui représente 4 milliards de diminution par rapport au mois précédent. De quoi se réjouir ? Pas tout à fait, car les chiffres peuvent évoluer très vite d’un mois à l’autre.

    http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2012-08-27/la-dette-federale-plus-legere-de-4-milliards-d-euros-en-juillet-934273.php

    Le groupe Unilever se prépare à un « retour de la pauvreté » en Europe

    Le responsable pour l’Europe du géant anglo-néerlandais de l’agroalimentaire et des cosmétiques Unilever explique voir « la pauvreté revenir » sur notre continent, et souhaite adapter en conséquence sa stratégie.

    http://www.lesoir.be/actualite/economie/2012-08-27/le-groupe-unilever-se-prepare-a-un-retour-de-la-pauvrete-en-europe-934225.php

    La croissance espagnole n’a été que de 0,4 % en 2011

    Le PIB espagnol n’a finalement crû que de 0,4 % en 2011, contre 0,7 % selon une précédente évaluation, a annoncé lundi l’Institut national de la statistique (Ine), qui a en outre revu à la hausse le recul du PIB en 2010. En 2010, le PIB a ainsi baissé de 0,3 % et non de 0,1 % comme cela avait été dit, tandis que les chiffres de 2008 (-3,7 %) et de 2009 (0,9 %) demeurent inchangés.

    agences

    1. C’est ce que j’avais découvert avec les retour des ‘petits métiers’ ► ce n’est pas parce que les gens tout à coup désirent se faire cirer les chaussures que les cireurs de rue reviennent, c’est parce que le cirage est hors de prix.

    2. La pauvreté ça n’est pas grave en soi. Du moment qu’il s’agit des autres. L’essentiel étant que les administrations européennes laissent à Unilever (qui n’est responsable en rien dans cet état de fait) la possibilité de s’adapter compétitivement (droit du travail rigide) pour continuer à faire des bénéfices et verser des dividendes à ses actionnaires.

      1. Les pauvres : un grand marché à prendre !
        L’idée ? proposer des produits en petite quantité pour permettre d’acheter moins à la fois, mais plus souvent…on grève moins son petit budget !!!
        Mais surtout, ne pas laisser le personnel viré par les restructurations reprendre l’entreprise déclarée comme pas rentable…une pierre 2 coups : un peu plus de candidats à la pauvreté et on évite un concurrent.. cf le thé Elephant à Gemenos

      2. Le thé éléphant? Ah oui je vois, ce sont ces gens qui se battent pour récupérer leur outil de travail pour ne pas avoir à demander la charité. En revanche il semblerait que leur situation soit totalement inconnue au ministre du redressement productif, à son premier ministre et à son président de la République qui n’a pas le temps d’en prendre connaissance entre deux plâtrées de cassoulet à la choucroute qui lui ont déjà fait repousser ce si joli ventre qu’il avait pourtant eu tant de mal à perdre pour devenir le nouveau monarque présidentiel qui est capable d’attaquer la Syrie à lui tout seul si jamais on le pousse un peu trop. Quoi de plus normal?

  6. Le remboursement de la dette € par la planche à billet est d’une telle évidence qu’il faut tout ignorer de l’histoire économique pour n’en être convaincu depuis l’origine du problème. La technique sera assortie d’un engagement des états de réduire leur déficit annuel de quelques pourcents !
    Et vogue la galère…

  7. Avec dix ans d’avance, l’Allemagne s’est lancée dans une dévaluation sociale compétitive, profitant de l’endettement accéléré de ses partenaires pour leur tailler des croupières commerciales.
    Aujourd’hui, sous l’impulsion de l’Allemagne, l’Europe tente d’être la première à se désendetter, profitant des politiques de Q.E. du monde anglo-saxon.
    Je ne dis pas que c’est souhaitable, ou faisable (ni économiquement, ni socialement, ni politiquement). Je constate simplement que le royaume de la dette est un pays étrange où les fourmis sont les parasites des cigales.

  8. Traité européen/sondage Humanité : « Les français veulent savoir, débattre et décider ! »
    72% des Français veulent un référendum !!

    Les Français veulent décider par eux-mêmes de la ratification ou non du Traité européen. C’est le résultat indiscutable du sondage publié par L’Humanité aujourd’hui. Ils ont raison.
    D’abord parce que François Hollande s’était engagé à renégocier le traité s’il était élu. Ceux qui lui ont donné la victoire ont chassé Sarkozy pour rompre avec sa politique. Les Français ont déjà prouvé qu’ils avaient à cœur et qu’ils étaient en mesure de s’emparer des enjeux européens. Les Français veulent une Europe plus proche. On ne peut pas en même temps leur faire le reproche de ne pas « s’intéresser » à l’Europe et les en empêcher quand ils veulent savoir, débattre et décider.
    Ensuite, parce que ce traité engage l’avenir du pays et que les Français ont droit à la transparence et à la vérité dans un grand débat public.

    Ce traité contient un abandon de souveraineté nationale et une régression démocratique qui empêcheront toute réelle politique de changement. Les français ne l’ont pas encore lu, mais si ce texte est si bon ou si peu dangereux, pourquoi ne pas les laisser en juger par eux-mêmes ?

    Pierre Laurent, secrétaire national du PCF,

    1. « C’est le résultat indiscutable du sondage publié par L’Humanité aujourd’hui. »

      Si le sondage provient du site web de L’Humanité, le score devrait être de 90% minimum.

      1. ce commentaire en dit moins sur le sondage que sur son auteur, non ?
        l’icône du couteau entre les dents auraient elle encore cours ici ?

      2. Si le sondage provenait du site web du Monde ou du Figaro ou de Libération ou de l’Express ou du Point ou du Nouvel Observateur, le score devrait être de 0,471% maximum. Pour Valeurs Actuelles ce serait 0,0% et en prime ces 0,0% seraient traités d’imbéciles congénitaux archaïques fonctionnarisés. Remarquez, avec les autres aussi.

      3. sondage exclusif CSA/huma réalisé par téléphone les 21 et 22 août 2012, échantillon national représentatif de 998 personnes âgees de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage) après stratification par région et catégorie d’agglomération….publié dans l’HUMA daté du lundi 27 août pour celles et ceux qui veulent vérifier les questions posées
        ouf ! malgré mon couteau entre les dents : j’ai pu taper ce message ! (en plus il suffit de sortir de son bureau ou de chez soi, écouter ce qui se dit sur les marchés ou ailleurs !!)

  9. Finalement la science de l’économie a simplement quelques siècles de retard, comme la médecine au seizième siècle : vous êtes malades ? un bon saignement….çà va encore plus mal ? …on poursuit le traitement…Ah , vous êtes mort ? allons bon, pas de chance !…suivant…
    Dans quelques siècles , cette nouvelle science sera au point, rassurez-vous !

  10. Lu sur le site du Journal « Le Soir » aujoud’hui : « Le responsable pour l’Europe du géant anglo-néerlandais de l’agroalimentaire et des cosmétiques Unilever explique voir « la pauvreté revenir » sur notre continent, et souhaite adapter en conséquence sa stratégie. La pauvreté revient en Europe », a dit Jan Zijderveld au quotidien allemand Financial Times Deutschland, ajoutant : « Si un Espagnol ne dépense plus en moyenne que 17 euros quand il fait les courses, je ne vais pas lui proposer un paquet de lessive qui coûte la moitié de son budget ». M. Zijderveld dit vouloir s’inspirer désormais en Europe des méthodes utilisées par Unilever dans les pays asiatiques en développement, en vendant des produits meilleur marché car en plus petit conditionnement.

    Pas de doute, chez Unilever on sait anticiper et maximiser les profits même auprès de la clientèle des pauvres. Du cynisme à l’état pur.

    1. Oui. D’ailleurs l’industrie de la lingerie avait déja anticipé…
      Si vous n’avez pas assez de lessive pour laver vos culottes, achetez des strings!

      1. Vous avez aujourd’hui 15 paquets de mouchoirs au même prix qu’avant.
        Il faut chercher l’astuce…..15 paquets, certes, mais de 9 mouchoirs au lieu de 10….

      2. @Valérie

        …..15 paquets, certes, mais de 9 mouchoirs au lieu de 10…

        Même pleurer va devenir un luxe 🙂
        Bon, pas très écologique tout ça, parce que moins produit par unité de vente, ça fait plus de packaging à produire et à jeter.
        Toujours le même cycle: Extraire, Transformer, Vendre, Jeter.

    2. Certaines marques de cigarette vendent des paquets de cinq ou dix . Même principe c’est pas parce qu’on est pauvre qu’on n’a pas le droit de mourir d’un cancer .Les gens de l’industrie du tabac et de la finance ont beaucoup de points commun .

    3. Ce qui sera remarquable, c’est surtout la façon dont la presse mainstream arrivera à vous faire accepter que cela est bon pour vous ! Tous les arguments seront bons : protection de l’environnement, possibilité de faire des économies pour les ménages,…

      1. Il semble me souvenir des émeutes en Tunisie dans les années quatre-vingt, parce que le gouvernement annonçait la hausse du prix du pain.
        Ayant écouté la voix du peuple, il optait pour le maintien du prix du pain… et la diminution de son poids.

  11. Le travail est pourvoyeur de destin. Autrement dit, dans un monde meilleur (sans risques) notre destin (la place dans l’Autre…) serait sans valeur puisqu’il n’aurait pas de prix : Risque, sacrifice, etc. « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », et il y a toujours une petite part de gloire dans le destin (l’individualité, la singularité) de chacun. Ceci pour dire que la solution n’est pas seulement inenvisageable politiquement, elle l’est aussi à cause d’une osmose entre le système économico-poltique et l’identité de chacun, autrement dit, il y a une garantie contre quelque chose d’encore plus absurde que l’état présent. Une société « juste », serait une société qui ne pourvoirait pas à davantage de sens que la nôtre, injuste ! Ce qui est donné automatiquement à quelqu’un n’a pas de valeur.
    Mieux vaut le chaos que la vie des lotophages.

    1. page 9
      « c’est le crédit gratuite qui serait la norme et le paiement d’intérêts une situation scandaleuse »
      l’auteur fait cet énoncé, mais est-ce pour le dénoncer ou pour le reprendre à son compte ?

      1. amha l’auteur n’imagine pas un instant que le crédit puisse être gratuit. Le conditionnel qu’il emploie

        qui serait la norme

        montre bien qu’il ne reprend pas l’idée à son compte.

        Et c’est là ou le bât blesse : lorsqu’une économie stagne et qu’il n’y a plus d’investissement créateur de richesse les détenteurs de capitaux devraient être contraints d’accepter l’idée que leur argent ne peut rien leur rapporter et qu’ils doivent le prêter sans intérêt à l’État. Nous en sommes loin.

  12. Jens Weidmann a raison car « proche » est la réalité. Faire fonctionner « la planche à billets » et créer de la dette pour rembourser les dettes.? ça n’a rien de bien rationnel.Et attention l’inflation!!

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